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Les extraits de Foglia aujourd'hui:
GROSSE PLUIE - Il y a cependant un moment du discours de M. Obama que j'ai détesté, au tout début quand il a dit: I thank president Bush.
Le remercier de quoi? De sa petitesse? De sa trivialité? De l'Irak? De La Nouvelle-Orléans? Du créationnisme dans les écoles? De la prosperity of the prosperous? De la torture?
Ce que j'aurais dit, moi?
Je l'aurais interpellé amicalement et familièrement: hé, George! Il se serait retourné. Et là, sans le quitter des yeux, je me serais baissé et j'aurais commencé à délacer mon soulier.
Un murmure stupéfait se serait élevé de la foule: il ne va pas faire ça! Je ne l'aurais pas fait, bien sûr. J'aurais dit: ben non, George, c't'une blague. La foule aurait éclaté de rire. Un énorme éclat de rire qui aurait balayé George W. pour toujours, comme ces grosses pluies qui lavent les rues en poussant les cochonneries dans le caniveau.
LITTÉRATURE - J'ai terminé dans l'avion du retour Les rêves de mon père, auquel j'ai fait référence quelquefois durant ce reportage en Alabama. Rappelons que ce livre avait été commandé en 1995 à Obama alors qu'il était devenu le premier président noir de la Harvard Law Review. Dans la préface de la réédition de 2004, Obama nous dit qu'il supprimerait une cinquantaine de pages. Bien d'accord là-dessus. Mais qu'importe quelques longueurs: ce livre reste un formidable récit qui vaut beaucoup plus que la somme des annotations raciales, sociales et familiales de l'auteur.
Cet exemple pris entre cent, cet instantané saisi par Obama à l'occasion d'une promenade dans Nairobi, capitale du Kenya : Une file de femmes massaïs, drapées dans des shukas rouges, la tête rasée, les lobes des oreilles étirés par de lourds bijoux, passaient devant le concessionnaire Mercedes en se rendant au marché... Instantané qui montrait Nairobi dans la collision de ce qu'elle avait été et de ce qu'elle était aujourd'hui.
On lirait ça dans Jim Harrison, bon, c'est son métier. Mais là, c'est le président des États-Unis. Je sais bien qu'il y a eu d'autres présidents écrivains avant lui - Vaclav Havel, Léopold Senghor... Mais c'était il y a quand même un certain temps, à une époque beaucoup moins électronique. Je vous parle d'aujourd'hui. Aux États-Unis. Dans un avion entre Atlanta et Burlington (Vermont) où j'étais le seul passager - j'ai vérifié en allant pisser - LE SEUL À LIRE UN LIVRE, et c'était le président des États-Unis qui l'avait écrit.
Je veux dire que la plus réjouissante nouvelle n'est peut-être pas qu'il soit noir.
I put it through Google translate but it lost the crucial parts. Good writing is hard to translate ;)
GROSSE PLUIE - Il y a cependant un moment du discours de M. Obama que j'ai détesté, au tout début quand il a dit: I thank president Bush.
Le remercier de quoi? De sa petitesse? De sa trivialité? De l'Irak? De La Nouvelle-Orléans? Du créationnisme dans les écoles? De la prosperity of the prosperous? De la torture?
Ce que j'aurais dit, moi?
Je l'aurais interpellé amicalement et familièrement: hé, George! Il se serait retourné. Et là, sans le quitter des yeux, je me serais baissé et j'aurais commencé à délacer mon soulier.
Un murmure stupéfait se serait élevé de la foule: il ne va pas faire ça! Je ne l'aurais pas fait, bien sûr. J'aurais dit: ben non, George, c't'une blague. La foule aurait éclaté de rire. Un énorme éclat de rire qui aurait balayé George W. pour toujours, comme ces grosses pluies qui lavent les rues en poussant les cochonneries dans le caniveau.
LITTÉRATURE - J'ai terminé dans l'avion du retour Les rêves de mon père, auquel j'ai fait référence quelquefois durant ce reportage en Alabama. Rappelons que ce livre avait été commandé en 1995 à Obama alors qu'il était devenu le premier président noir de la Harvard Law Review. Dans la préface de la réédition de 2004, Obama nous dit qu'il supprimerait une cinquantaine de pages. Bien d'accord là-dessus. Mais qu'importe quelques longueurs: ce livre reste un formidable récit qui vaut beaucoup plus que la somme des annotations raciales, sociales et familiales de l'auteur.
Cet exemple pris entre cent, cet instantané saisi par Obama à l'occasion d'une promenade dans Nairobi, capitale du Kenya : Une file de femmes massaïs, drapées dans des shukas rouges, la tête rasée, les lobes des oreilles étirés par de lourds bijoux, passaient devant le concessionnaire Mercedes en se rendant au marché... Instantané qui montrait Nairobi dans la collision de ce qu'elle avait été et de ce qu'elle était aujourd'hui.
On lirait ça dans Jim Harrison, bon, c'est son métier. Mais là, c'est le président des États-Unis. Je sais bien qu'il y a eu d'autres présidents écrivains avant lui - Vaclav Havel, Léopold Senghor... Mais c'était il y a quand même un certain temps, à une époque beaucoup moins électronique. Je vous parle d'aujourd'hui. Aux États-Unis. Dans un avion entre Atlanta et Burlington (Vermont) où j'étais le seul passager - j'ai vérifié en allant pisser - LE SEUL À LIRE UN LIVRE, et c'était le président des États-Unis qui l'avait écrit.
Je veux dire que la plus réjouissante nouvelle n'est peut-être pas qu'il soit noir.
I put it through Google translate but it lost the crucial parts. Good writing is hard to translate ;)